Le collectif belge Stop 5G relaie huit études conduites en Suède en 2023 et 2024 par Lennart Hardell [1] et Mona Nilsson [2].
Ces huit cas montrent tous que des personnes en bonne santé ont développé des symptômes graves après la mise en service d’une antenne 5G (bande de 3,5 GHz) à proximité de leur lieu d’habitation ou de travail, mais que ces symptômes disparaissaient pour la plupart, plus ou moins rapidement, lorsqu’elles allaient habiter ou travailler ailleurs.
Ces symptômes sont ceux du syndrome des micro-ondes, aussi appelé maladie des micro-ondes, une maladie identifiée dès les années 1960 par des chercheurs des pays de l’Europe de l’Est [3] : maux de tête, troubles de l’équilibre, difficultés de concentration, confusion, fatigue, insomnie, arythmie, brûlures cutanées, saignements de nez, douleurs articulaires et musculaires, dyspnée, etc.
Le niveau d’exposition était non thermique, c’est-à-dire bien inférieur aux recommandations de la Commission internationale des rayonnements non ionisants (ICNIRP) [4].
Ces études sont disponibles ci-dessous. Leur intérêt est qu'elles montrent clairement le lien de causalité entre l'implantation d'une installation 5G et ses conséquences pour la santé. Une telle démarche pourrait, à l'avenir, permettre de mettre en cause la responsabilité des opérateurs téléphoniques, comme nous avons pu l'établir dans le cas du Linky.
[1] Lennart Hardell, de la Fondation pour l’environnement et la recherche sur le cancer, est un oncologue et un épidémiologiste à la renommée internationale, auteur de plus de 400 études et a reçu plusieurs prix scientifiques pour ses recherches (CV et une liste de ses publications).
[2] Mona Nilsson est co-fondatrice de la Fondation suédoise de radioprotection, autrice de deux livres sur les risques pour la santé liés aux rayonnements des technologies sans fil "Mobiltelefonins hälsorisker" (2010) et "Spelet om 3G" (2005). En tant que journaliste elle a enquêté sur les conflits d'intérêts entre les experts de l'OMS, de l'UE, de l'ICNIRP et des agences gouvernementales suédoises.
[3] The microwave syndrome or electro-hypersensitivity: historical background. David O Carpenter.
[4] À 3,6 GHz, la fréquence utilisée pour la 5G dans ces études de cas, selon le guide de l’ICNIRP publié en 2020, l’exposition peut atteindre une limite de 10 000 000 μW/m2 pour une exposition du corps entier moyennée sur 30 minutes. Se baser sur une mesure moyenne permet en réalité des pics d’émissions très largement supérieurs à cette limite, d’un facteur compris entre 100 et 1000. Dans les études de cas citées, toutes les valeurs mentionnées sont des valeurs instantanées (pics). Le credo de l’ICNIRP est que toute atteinte à la santé par les rayonnements radiofréquence ne peut résulter que d’un effet thermique. En conséquence, les seuils de protection ne sont établis que pour limiter l’échauffement des tissus, sans prendre en considération tout autre effet (non thermique).
Les recommandations de l’ICNIRP sont adoptées telles quelles par l’OMS, l’UE et bon nombre de pays dont la France.
Les huit cas étudiés
Cas 1 | Deux personnes précédemment en bonne santé, un homme de 63 ans et une femme de 62 ans ont développé des symptômes du syndrome des micro-ondes après l’installation d’une antenne 5G sur le toit au-dessus de leur appartement. Une antenne 3G/4G était présente au même endroit depuis plusieurs années. Des rayonnements de radiofréquence (RF) très élevés avec des niveaux maximums (valeur de crête la plus élevée mesurée) de 354 000, 1 690 000 et >2 500 000 µW/m² ont été mesurés à trois reprises dans la chambre à coucher située à seulement 5 mètres en dessous de la nouvelle station de base 5G, contre un maximum (crête) de 9 000 µW/m² avant le déploiement de la 5G. Les symptômes apparus rapidement après le déploiement de la 5G étaient typiques du syndrome des micro-ondes, avec par exemple des symptômes neurologiques, des acouphènes, de la fatigue, de l’insomnie, une détresse émotionnelle, des troubles cutanés et une variabilité de la pression artérielle. Les symptômes étaient plus prononcés chez la femme. En raison de la gravité des symptômes, le couple a quitté son logement et s’est installé dans une petite pièce à usage de bureau où le rayonnement RF maximal (crête) est de 3 500 µW/m². En l’espace de quelques jours, la plupart des symptômes se sont atténués ou ont complètement disparu. Les niveaux de rayonnement RF dans l’appartement étaient bien inférieurs à la limite proposée comme "sûre", en dessous de laquelle aucun effet sur la santé ne se produirait, telle que recommandée par l’ICNIRP. | Janvier 2023 Étude complète en anglais |
Cas 2 | Deux hommes, le "cas 1" et le "cas 2" travaillent dans trois bureaux situés à proximité d’antennes relais. Après le déploiement de la 5G, les deux hommes ont développé des symptômes typiques du syndrome des micro-ondes, par exemple des maux de tête, des acouphènes, des vertiges, des troubles de l’équilibre, des troubles de la concentration et de l’attention, et de la fatigue. Le rayonnement radiofréquence (RRF) après le déploiement de la 5G a été mesuré dans les trois bureaux. Dans le premier bureau, le rayonnement maximal (pic) pendant une minute a varié de 463 à 1 180 000 µW/m², dans le deuxième bureau de 6230 à 501 000 et dans le troisième bureau de 13 700 à 613 000 µW/m². Les symptômes ont disparu chez les deux hommes en l’espace de quelques semaines (cas 1) ou immédiatement (cas 2) après avoir quitté le bureau pour d’autres bureaux où les émissions maximales de RRF étaient beaucoup plus faibles (maximum de 16 µW/m² pour le cas 1 et, pour le cas 2, maximum de 2 920 µW/m²). | Février 2023 Étude complète en anglais |
Cas 3 | Une femme âgée de 52 ans a développé des problèmes de santé correspondant au syndrome des micro-ondes après l’installation d’une antenne 5G en face de son appartement, à 60 mètres. Ces symptômes comprenaient, entre autres, des maux de tête, des vertiges, des difficultés de concentration, de la fatigue, de l’arythmie, des brûlures cutanées et des saignements de nez. Des niveaux élevés de rayonnement radiofréquence (RF) ont été mesurés dans son appartement, en particulier dans la partie la plus proche de la station de base. Dans son salon, à la fenêtre, des pics de 17 500 à 758 000 µW/m2 ont été détectés au cours de 10 mesures de 1 minute chacune [4]. Dans le salon, à l’endroit où se trouve son canapé, des pics de 36 800 à 222 000 µW/m2 ont été mesurés. Il convient de noter qu’un rayonnement très élevé a été constaté sur le balcon faisant face à l’antenne-relais. Les dix mesures effectuées à cet endroit ont donné, dans un délai de 10 à 15 secondes, des pics supérieurs à 2 500 000 µW/m2, la valeur maximale. Sur le terrain de jeu situé à environ 40 mètres de l’antenne-relais, des pics de 1 120 000 µW/m2 et 479 000 µW/m2 ont été mesurés, respectivement. Après avoir quitté temporairement l’appartement pour un autre logement avec un rayonnement RF beaucoup plus faible (pics de 96 à 2 810 µW/m2), presque tous les symptômes ont disparu dans un court laps de temps. Après avoir réintégré son propre appartement, les symptômes sont réapparus. | Avril 2023 Étude complète en français (présentée ci-dessous) |
Cas 4 | Une famille de trois personnes vit à des distances d’environ 50 et 70 mètres de deux antennes 5G. Les stations de base sont situées au sommet de deux immeubles de six étages et les antennes sont dirigées vers l’appartement de la famille situé au 4e étage, de l’autre côté de la rue. Les mesures dans l’appartement ont été effectuées 10 fois à chaque endroit, chaque mesure durant 1 minute. Les niveaux les plus élevés ont été mesurés près des deux fenêtres de la chambre principale, variant de 320 000 à 1 200 000 µW/m². Des niveaux élevés ont également été relevés à la fenêtre de la chambre du fils, de 121 000 à 490 000 µW/m², et de la chambre de la fille, de 34 800 à 166 000 µW/m². Des niveaux un peu plus bas ont été relevés dans les lits, à la place de l’oreiller, pour tous les membres de la famille. Les niveaux les plus bas ont été mesurés dans la cuisine, de l’autre côté de l’appartement, de 710 à 3 260 µW/m². Les membres de la famille ont signalé des symptômes inclus dans le syndrome des micro-ondes à des degrés divers, selon leur propre estimation. La fille présentait les problèmes de santé les plus graves, par exemple des troubles du sommeil, des maux de tête, des problèmes de concentration et de mémoire, des troubles cutanés, des battements de cœur irréguliers, une sensibilité à la lumière, de l’anxiété et des crises de panique. | Juin 2023 Étude complète en anglais |
Cas 5 | Un homme de 49 ans était auparavant en bonne santé. Une antenne 5G a été installée à 20 mètres de son appartement. Il a assez immédiatement développé une variété de symptômes qui font partie du syndrome des micro-ondes. Les plus graves étaient des maux de tête, une dysesthésie (sensibilité anormale), une perte de mémoire immédiate, un pouls élevé et irrégulier, une oppression thoracique, et la peau brûlante. Un rayonnement RF très élevé a été mesuré dans son appartement, bien qu’il soit nettement inférieur aux limites recommandées par l’ICNIRP. Après avoir déménagé dans un autre appartement où le rayonnement RF est faible, les symptômes ont disparu ou diminué en peu de temps, mais ils ont réapparu chaque fois qu’il retournait dans son appartement situé à proximité des antennes 5G. | Novembre 2023 Étude complète en anglais |
Cas 6 | Une famille, auparavant en bonne santé, est composée d’un homme, d’une femme et de leurs trois enfants qui ont rapidement développé des symptômes du syndrome des micro-ondes après leur arrivée dans un chalet d’été situé à 125 mètres d’une tour de téléphonie mobile équipée d’antennes 5G. Les symptômes les plus graves pour les adultes étaient des troubles du sommeil, des maux de tête, de la fatigue et des battements de cœur irréguliers. Les enfants ont souffert de troubles du sommeil, de diarrhée, de douleurs à l’estomac, d’éruptions cutanées, de maux de tête et de symptômes émotionnels. Tous les symptômes ont disparu et la famille a retrouvé la santé lorsqu’elle est retournée dans sa propre maison, sans station de base 5G à proximité. Aucune mesure n’était disponible à l’intérieur ou à l’extérieur du chalet pendant la période où la famille est restée près du mât. Des mesures ultérieures ont montré que le niveau de rayonnement variait de 9 000 à 43 400 µW/m² à l’extérieur du chalet du côté de la station de base 5G, contre 2 500 µW/m² au maximum à l’intérieur de leur maison habituelle sans station de base 5G à proximité. Toutefois, pendant leur séjour, il est probable que le rayonnement était plus élevé en raison du nombre plus important d’utilisateurs de téléphones portables séjournant dans ce chalet d’été. | Décembre 2023 Étude complète en anglais |
Cas 7 | Une femme âgée de 82 ans souffre d’hypersensibilité électromagnétique (EHS) depuis près de quatre décennies. Après le déploiement d’antennes-relais 5G à proximité de son lieu de vie, elle a développé de graves problèmes de santé, notamment de la fatigue, des dysesthésies, des vertiges, des troubles de l’équilibre et une sensibilité à la lumière, qui sont tous inclus dans le syndrome des micro-ondes. Son mari, âgé de 83 ans, a également été affecté, bien que dans une moindre mesure. | Janvier 2024 Étude complète en anglais |
Cas 8 | Un garçon de huit ans a développé de graves maux de tête, mais aussi de la fatigue et des vertiges après l’installation d’antennes-relais 5G à proximité de son école. Le rayonnement RF variait dans la cour de l’école entre 83 332 et 267 536 μW/m² et dans la salle de classe, y compris le couloir, entre 2560 et 76 590 μW/m². Des niveaux beaucoup plus faibles ont été relevés dans la maison, variant de 25 à 1040 μW/m². Les vêtements de protection ont eu un effet préventif sur ses symptômes. | Février 2024 Étude complète en anglais |
Les résumés ci-dessus et le cas 3 ci-dessous ont été traduits par Francis Leboutte, porte-parole du Collectif stop5G.be
Une réponse sur « Les dangers de la 5G, selon 8 cas suédois »
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