Google va ouvrir à Saint-Étienne, sans doute au moment de l’inauguration de la biennale du design le 21 mars, son second atelier numérique en France (après Rennes au printemps 2018, et avant Montpellier et Nancy). Nous ne voyons pas l’arrivée de Google comme une bonne nouvelle car elle pourrait remettre en cause le déploiement d’une politique du numérique qui garantit les droits des usagers et leurs libertés.
Nous souhaitons alerter les habitants de St-Étienne et des environs par des actions spectaculaires (2 ou 3) avant le 21 mars.
C’est pourquoi nous convions vos association et collectifs à une rencontre le mardi 12 février à la Bricoleuse, 27 rue de la Ville à Saint-Étienne, à 18h30.
Il est important, à cette occasion, de marquer notre désaccord avec les pratiques de cette entreprise :
1) en matière écologique (données issues du rapport Greenpeace 2017) :
• Google est un leader mondial d’Internet, lequel représente 47% des émissions de gaz à effet de serre.
• L’Internet consomme 10 à 15% de l’électricité mondiale, et sa consommation double tous les 4 ans.
• L’Internet pollue 1,5 fois plus que le transport aérien.
• Google mobilise beaucoup de serveurs de données (data centers) : chacun d’eux consomme en un an l’équivalent de la consommation d’une ville de 30 000 habitants.
• Les 1 250 data centers américains sont alimentés pour moitié au charbon.
2) en matière de dissimulation fiscale :
Google n’a versé il y a deux ans que 67 millions d’euros d’impôts en France. Un redressement fiscal de plus d’1,115 milliard d’euros pour les exercices 2009 et 2010 était envisagé cet été, finalement annulé par le tribunal administratif de Paris le 12 juillet.
3) en matière de collecte abusive de données personnelles :
Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) collecteraient à elles seules 95% des données mondiales (hors Chine).
Google en est, par son moteur de recherche, sa lecture systématique des Gmails et son exploitation des vidéos Youtube, un des tous premiers acteurs (avec Facebook).
Il vient d’ailleurs d’être condamné par la CNIL (suite à des actions de groupe engagées par la Quadrature du net et l’association autrichienne NOYB) à une amende de 50 millions d’€ (très faible en comparaison de son chiffre d’affaire annuel de près de 110 milliards de dollars).
Nous plaidons pour la protection des données personnelles des habitants, ce qui va à l’encontre des pratiques des GAFA.
4) l’objectif de ces ateliers numériques pour Google est de pénétrer le marché éducatif, dans le but d’investir de nouveaux milieux et, au final, d’accroître ses profits. Il ne porte en aucun cas des missions d’intérêt général.
De plus, ce type d’initiative vient concurrencer une offre associative de qualité (Saint-Étienne compte déjà 13 espaces publics numériques qui accueillent et forment gratuitement des publics nombreux et divers). De même, des outils de formation et de recherche, de haute qualité, sont disponibles sur nos campus universitaires, dans nos écoles d’enseignement supérieur.
Ce sont ces lieux et ces initiatives qu’il nous faut favoriser, ainsi que l’utilisation des logiciels libres.
Une réponse sur « Contre l'atelier Google à Sainté »
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