À Lyon une réunion publique sur la VSA avec La Quadrature

Le CRAAM (Collectif Régional Anti-Armement et Militarisme), la Coordination anti 5G et Écran Total invitent la Quadrature du Net à Lyon pour disctuer de la VSA et des moyens d'actions pour résiser à son déploiement. Nous relayons leur appel ci-dessous.

Vendredi 11 octobre à partir de 18 heures à l'Atelier des Canulars 91 rue Montesquieu, 69007 Lyon

A l'heure où le gouvernement Barnier annonce la généralisation de la vidéosurveillance algorithmique, venez vous informer sur ce saut qualitatif dans le flicage total, avec la Quadrature du Net.

Les Jeux Olympiques vont nous laisser la surveillance de masse en héritage. En instrumentalisant cet évènement, le gouvernement a autorisé l'utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) jusqu'en 2025 pour des situations qui dépassent largement le cadre de cette compétition sportive. Ces logiciels, qui analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police, sont déployés depuis des années en France en toute illégalité, sans que jamais les responsables n'aient été inquiétés. L'hypocrisie est donc totale. En légalisant quelques usages de VSA, l'État souhaite légitimer un état de fait et amorcer un projet de surveillance bien plus large de l'espace public.

Derrière cette légalisation inédite, qui porte sur un petit nombre de cas d'usage (départs de feux, individus marchant à contre-sens, etc.), ce sont d'autres applications qui pourraient à leur tour être légalisées. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Les entreprises distribuent déjà ces technologies et les propositions de légalisation sont dans les tuyaux.


Jusqu'au printemps 2025, les festivals, matchs de foots ou autres marchés de Noël seront le terrain de jeu de la vidéosurveillance algorithmique. Sur la base de la loi relative aux Jeux Olympiques du 19 mai 2023, les préfectures pourront ainsi utiliser des algorithmes visant à détecter huit types de situations , dans et aux abords des lieux accueillant du public et des réseaux de transport. Franchir une ligne, marcher à contre-sens ou faire partie d'une « densité trop importante de personnes » pourront conduire à des signalement automatiques à destination de la police, dans les centres où sont visionnés les images de vidéosurveillance. Qu'on ne s'y trompe pas : le danger ne réside pas tant dans ces quelques usages limités que dans l'élargissement programmé des cas d'usage et, à terme, le projet d'une surveillance systématique et généralisée de l'espace public avec des nouvelles technologies toujours plus invasives (laissé passer sur smartphone par QR code, pass d'identité numérique en cours d'expérimentation…) et une surenchère des restrictions des libertés (confinement et bouclage de quartier, points de contrôle réguliers, parcage des foules…) .


Au niveau local, Lyon est actuellement en 4e position pour son nombre de caméras pour 1 000 habitants (1,08) et en seconde position pour sa densité de caméras derrière Nice. La mairie a annoncé en 2024 le redéploiement des caméras vers des zones dites sensibles, l'augmentation des caméras mobiles, le renouvellement de 20% de son parc de caméra pour un coût budgétaire estimé à 360 000 euros [1] [2]. Pour l'instant, ni la mairie, ni la métropole ne se sont positionnés par rapport à la VSA.


Dans le cadre de son initiative Technopolice, la Quadrature du Net vous invite à vous mobiliser contre l'instauration progressive de la VSA. Venez vous informer et discuter des possibles moyens d'action !

En lien avec notre actualité lyonnaise…

Localement, ce bond technologique vers le flicage total des populations prend place au moment où La Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon, main dans la main avec l'État, la Métropole et les industriels de l'armement et du sécuritaire, projettent la construction d'un « Campus Européen de la Sécurité Globale » [3]. Le but de ce « campus » est de faire se côtoyer les différentes facettes du sécuritaire et du militaire – recherche, industrie, formation, force publique et acteurs privés – et obtenir un « pole d'excellence » inédit au niveau européen. Il n'y a pas de coïncidence entre la création de ce « campus » et la volonté de généraliser la VSA par le gouvernement : les deux participent au même projet de société promu par l'État.


La Coordination Anti Armement et Militarisme, Écran Total et Stop 5G Lyon ont déjà montré leur opposition au monde de la recherche et de l'industrie technologique, inter-dépendants avec le monde militaro-sécuritaire, lors de rassemblements contre le Salon de l'Internet des Objets (SIDO). Nous considérons nécessaire de combattre tous les avatars de ce projet de société mortifère basé sur un contrôle social et une militarisation décuplés par la puissance des nouvelles technologies.

Rendez-vous Vendredi 11 Octobre, à l'Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu, Lyon 7. 
Ouverture des portes à 18h, début de la discussion autour de 18h30. Table de presse, bar de soutien et grignotage !

Organisé par la Coordination anti 5G, Écran Total et la Coordination Régionale Anti Armement et Militarisme-Lyon