Encore une utilisation illégale de la VSA (le cas de Lille)

Situation déjà évoquée en 2016 dans un communiqué du collectif Ecran Total, l'hyper surveillance se déploie en dépit du respect des lois pourtant bien édulcorées censées encadrer la mise en œuvre.

Après le procès gagné par La Quadrature du Net au Tribunal administratif face à la Mairie de Moirans et à l'éditeur du logiciel Briefcam qui utilise la reconnaissance faciale mentionnée dans notre article, le journal Mediapart reprend un article de Mediacités, journal en ligne d'investigation locale, qui revèle l'Utilisation illégale de la VidéoSurveillance Algorithmique (VSA) à Lille épinglée par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL)précisant que « la ville de Lille a bien omis de signaler à la CNIL que sa police municipale utilisait le logiciel de surveillance algorithmique BriefCam ».

Il faut dire que le mauvais exemple est donné au plus haut niveau avec le ministère de l'intérieur mis en demeure en décembre 2024 par la CNIL pour l'utilisation de ce logiciel par la police nationale en toute illégalité depuis 2015 (ainsi que l'a documenté le site Disclose).
« Le logiciel BriefCam a été mis en oeuvre entre novembre 2022 et janvier 2025 sans qu'une analyse d'impact préalable ait été menée quant à ce traitement », écrit la CNIL.


Désormais « intégré dans l'analyse d'impact relative à la protection des données en janvier 2025 », la plainte a été clôturée par la CNIL mais sans aucun débat éthique et citoyen au sujet de l'opportunité de ces systèmes.
La Métropole européenne de Lille (MEL) s'apprête à mettre en place un centre métropolitain de supervision urbain désigné par le terme CSU (comme il existe déjà à Saint Etienne Métropole) couvrant 38 communes qui devrait utiliser un logiciel autre que Briefcam.

Et en parallèle, un petit comité de députés a voté la prolongation de l'expérimentation de la VSA jusqu'en 2027 rien moins que çà en continuant à promouvoir ce qu'ils désignent comme la vidéoprotection auprès du grand public (en février par 125 députés votants dont 86 pour sur 577 membres).

Pour résister au déploiement de cette hyper surveillance, nous vous invitons à participer à la campagne nationale "Pas de VSA dans ma ville", initiée par La Quadrature du Net :