Image tirée d'un rapport d'Amnesty International sur la santé mentale (2023)
TikTok est un réseau social en pleine expansion (particulièrement en France). Très populaire chez les adolescents, cette plateforme (qui n'est pas la seule à présenter des dangers) peut impacter leur santé mentale et leur construction personnelle. Il favorise notamment la diffusion d'un discours masculiniste.
Nous avons déjà diffusé des études d'Amnesty International sur le sujet, avec un lien vers une pétition, toujours en cours. Ci-dessous extraits de deux articles, l'un issu du site The conversation (qui diffuse des travaux universitaires), l'autre de France TV.
Audience du réseau Tiktok
En 2025, TikTok, l'application de vidéos courtes continue sa progression. En France, le nombre d'utilisateurs actifs mensuels de TikTok est de 27,8 millions (septembre 2025) : c'est d'ailleurs le premier pays européen en la matière, devant l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
Toujours en France, 72,2% des utilisateurs de TikTok ont moins de 24 ans, et parmi eux, 39 % ont entre 18 ans et 24 ans. Ce réseau est aussi en forte progression chez les 25 - 34 ans).
Chaque mois, plus de 200 millions d'utilisateurs à travers l'Europe (32 pays) se retrouvent sur TikTok (175 millions en 2024). En 2025, TikTok touche une audience de 1,94 milliard utilisateurs dans le monde.

Commission d'enquête de l'assemblée nationale
Depuis mars 2025, une commission (toujours en cours) enquête sur les "Effets psychologiques de TikTok sur les mineurs" (nourrie notamment par ce rapport scientifique établi dans le cadre d’une contribution citoyenne).
Elle a mis en lumière le rôle central de l’algorithme dans la fabrique de vulnérabilités psychiques chez les mineurs. Elle montre aussi l'importance des implications sur les normes identitaires, genrées et racistes véhiculées par la plateforme.
Comment TikTok capte l’attention et façonne l’identité des jeunes
Comme le montrent de récentes études, l’anxiété croissante chez les jeunes est nourrie par l’exposition à des contenus violents, sexualisés ou humiliants mais aussi par une dynamique de comparaison sociale continue. Cette exposition engendre un narcissisme fragile fondé sur le paraître au détriment de l’être et alimente des formes d’addictions comportementales.
Il est mis en évidence qu’en enfermant les jeunes dans des boucles de contenus anxiogènes ou stéréotypés, la logique de personnalisation devient elle-même un facteur de risque. L’algorithme ne se contente pas de recommander : il structure les parcours attentionnels en fonction des interactions de chacun, enfermant les jeunes dans une spirale de répétition émotionnelle.
Mais certains travaux de recherche invitent à approfondir l’analyse de TikTok au-delà des seuls contenus diffusés, en l’abordant comme un dispositif structurant. Des notions comme la désintermédiation éducative, le panoptique inversé ou la souveraineté cognitive permettent de penser les plates-formes comme des environnements qui modulent les repères attentionnels, identitaires et sociaux, souvent à l’insu des utilisateurs.
Les travaux en psychologie cognitive et sociale de Serge Tisseron et Adam Alter, montrent que les technologies reposant sur le défilement infini (scolling) et la récompense immédiate perturbent l’attention et modifient le rapport à l’émotion. En l’espèce, TikTok agit comme un raccourci affectif remplaçant la réflexion par l’impulsion.
De plus, les normes implicites de visibilité, de beauté, de viralité imposent une esthétique de la reconnaissance qui façonne les représentations de soi. La recherche montre qu’elles accentuent la comparaison sociale, l’anxiété et une estime de soi conditionnée à la validation numérique, notamment chez les adolescentes surexposées à des modèles filtrés bien souvent irréalistes.
Sur TikTok, les contenus émotionnels, pseudo-scientifiques ou anxiogènes circulent sans hiérarchie ni médiation éducative. Cette désintermédiation cognitive, bien documentée dans la recherche sur les réseaux sociaux, fragilise les capacités critiques des jeunes, où l’influenceur tend à remplacer l’enseignant.
Cette logique est analysée dans la lignée évolutive des travaux de Jeremy Bentham sur le panoptique, par le concept de panoptique assisté par ordinateur de Laetitia Schweitzer et de panoptique inversé de Simon Borel, dont on comprend qu’en l’espèce, les jeunes se surveillent eux-mêmes pour exister dans l’espace numérique.
Quand TikTok remplace l’école : une crise invisible du savoir
L’attention est souvent abordée comme un simple mécanisme cognitif, mais elle est aussi – comme l’ont montré Yves Citton, Dominique Boullier ou Bernard Stiegler – un rapport social structurant, façonné par des logiques de captation continue. Ce n’est donc pas seulement la concentration des jeunes qui est en jeu, mais leur rapport au temps, à la présence et à la possibilité d’une pensée critique.
La construction de soi sur TikTok se fait à travers des codes viraux, des filtres esthétiques, des modèles performatifs. Mais quelle est la nature exacte de cette exposition ? Que signifie se montrer pour exister, se conformer pour être visible ? Peu d’analyses saisissent TikTok comme un dispositif d’injonction identitaire où l’individu devient le principal agent mais aussi le principal produit de sa propre visibilité.
C’est là que l’on comprend que l’adolescent est profilé, influencé à son insu. Il devient, dans cette dynamique algorithmique, à la fois le spectateur, le producteur et la marchandise.
Cette logique relève d’un état de souveillance : une forme de surveillance douce et invisible. L’environnement numérique n’impose rien frontalement, mais oriente subtilement ce qu’il faut être, montrer, ressentir.
Par ailleurs, TikTok ne hiérarchise pas les discours. Les témoignages, émotions, faits, récits, discours politique… tous coexistent dans un même flux. Cette indifférenciation produit une confusion cognitive permanente que les jeunes finissent par intégrer comme norme. La question de la véracité de l’information n’est plus aux premières loges. On est désormais plus dans de la fonctionnalité, dans le nombre de vues, de like.
Or, la délégitimation progressive du savoir structuré au profit de la viralité affective pose un enjeu démocratique de premier ordre : c’est la capacité des jeunes à discerner, argumenter, contester – bref, à exercer leur citoyenneté – qui s’en trouve fragilisé.
Enfin, une autre dimension rarement abordée concerne la territorialisation des algorithmes. TikTok ne propose pas les mêmes contenus ni les mêmes logiques de personnalisation selon les pays ou les contextes culturels. L’algorithme reflète, et parfois accentue, des inégalités d’accès à l’information ou des priorités idéologiques. Cela invite à s’interroger : qui décide de ce que les jeunes voient, ressentent ou pensent ? Et depuis où ces choix sont-ils pilotés ?
"TikTok crée un univers clos et antiféministe" : comment les discours masculinistes s'installent dans la tête des adolescents
"Le masculinisme gagne du terrain chez les jeunes hommes parce que le féminisme progresse, et qu'il est populaire", explique la sociologue Mélissa Blais, professeure à l'Université du Québec et spécialiste des mouvements antiféministes.
Les discours misogynes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux trouvent un écho grandissant jusque dans les écoles. Les professionnels qui y interviennent observent une polarisation croissante entre garçons et filles et surveillent les signaux annonciateurs de passages à l'acte violents.
"En couple, celui qui a le dernier mot, c'est moi, pas elle" ou encore "Ma copine ne s'habille pas comme elle veut : elle me doit le respect". Une chargée de mission au sein de l'association Dans le genre égales, note une forte augmentation des propos misogynes chez les collégiens et lycéens qu'elle rencontre, à Paris et en Ile-de-France. Pour elle, cette montée en flèche des stéréotypes sexistes chez les adolescents est directement liée à celle des propos masculinistes en ligne. "TikTok a explosé après le Covid-19 : au début c'était surtout des danses, des petits challenges... Maintenant c'est plus politique, plus virulent, et on voit les conséquences", observe-t-elle.
La commission d'enquête sur les Effets psychologiques de TikTok sur les mineurs alertait mi-septembre sur la prolifération "des discours appelant à dominer, humilier ou dénigrer les femmes" sur la plateforme de vidéos. Une idéologie qui, selon le député socialiste Arthur Delaporte, président de cette commission, se diffuse jusque "dans les cours d'école", chez "des enfants de CM2". Quelques jours plus tard, le Conseil de l'Europe épinglait les lacunes de la France dans la protection des femmes, pointant l'adhésion "en hausse des jeunes hommes aux clichés masculinistes véhiculés sur les réseaux sociaux".
Des discours machistes relayés par des influenceurs
Un mot revient constamment : le "bodycount", qui désigne le nombre de partenaires sexuels d'une personne. Pour les masculinistes, la "valeur" d'une femme décroît à mesure que ce chiffre augmente. "Si elle a eu plus de deux partenaires, elle est considérée comme une salope", résume Tathiana Bensafa. Et de préciser que les garçons opèrent un double standard : eux peuvent coucher avec de multiples personnes, mais "pour les filles, ce n'est pas pareil, ça fait sale".
"Quand on leur demande où ils entendent parler de ça, ils disent juste : TikTok.", d'après la responsable de Dans le genre égales. Notamment, le nom de l'autoproclamé coach en séduction, Alex Hitchens, revient presque à chaque fois. A 26 ans, il est un des chefs de file du mouvement masculiniste français et dispense ses conseils misogynes à plus de 700 000 abonnés. Parmi le florilège de ses propos sexistes : "Citez‑moi un seul domaine où les femmes sont supérieures aux hommes ? Même en cuisine, on est meilleurs" ou "Les femmes n'ont rien à faire dans la rue après 22 heures".
Signe que les mots violents des influenceurs résonnent dans les collèges et lycées : dans un atelier animé par l'une de ses collègues, des jeunes filles se sont plaintes d'un groupe de garçons qui les traitaient de "BDH" (pour "bandeuses d'hommes") et de "tanas". Des injures communes dans les sphères masculinistes pour remplacer le terme "pute", repéré et censuré sur les plateformes.
Une "manosphère" qui émerge en parallèle du féminisme
Ces propos, captés par les professionnels de terrain – éducateurs, psychologues, enseignants –, se répandent aussi de manière moins assumée. Un psychologue auprès d'adolescents dans le Val-de-Marne, reçoit des garçons qui le consultent pour "du décrochage scolaire, des problèmes de confiance en soi ou d'estime de soi". Puis la discussion glisse vers un "discours des années 50". "Il faut que je gagne de l'argent, l'homme est là pour assurer la sécurité financière du foyer", entend par exemple le psychologue chez des lycéens. Il voit de plus en plus d'adolescents tenir des discours "très archaïques et très tranchés, sur lesquels il est difficile de les faire bouger".
Une intervenante dans des collèges et lycées d'Occitanie et de Corse sur la réduction des inégalités d'orientation à l'école, observe "deux jeunesses" avec d'un côté "des jeunes filles très très informées, qui revendiquent de ne pas se laisser faire" et de l'autre "des jeunes garçons qui disent vouloir exister en tant qu'hommes et souhaitent arrêter d'être informés sur les questions d'égalité qui, pour eux, n'ont pas lieu d'être". Cette "polarisation croissante" est un "phénomène nouveau", au cœur de l'Etat des lieux du sexisme en France en 2025 du Haut Conseil à l'égalité (HCE). "Le procès des viols de Mazan a bousculé la société, entre prise de conscience accrue du sexisme systémique d'un côté, et lente introspection masculine de l'autre", relève le rapport annuel.
Pour la sociologue Mélissa Blais, professeure à l'Université du Québec et spécialiste des mouvements antiféministes, ceux-ci ont commencé à se développer dans les années 1980 mais leur virulence s'est déplacée en ligne autour des années 2010. "On observe depuis lors l'émergence de communautés qui constituent la 'manosphère', argumentant chacun à leur manière contre les femmes".
Elle souligne que "les coachs de vie et coachs en séduction font partie des comptes les plus florissants". "Ils donnent des tas d'astuces pour séduire les femmes, avec toujours une logique de manipulation, qui consiste à jouer avec elles pour soi-disant 'réveiller leurs hormones' et susciter leur désir."
Autour de ces influenceurs qui ont fait du machisme leur marque de fabrique, nombre de discours misogynes sont enrobés dans des contenus lifestyle, a priori inoffensifs : ils traitent de musculation, de conseils financiers, notamment sur les cryptomonnaies, ou de philosophie. Mais l'algorithme de TikTok "est extrêmement puissant et crée un univers clos en une fraction de secondes", pointe la chercheuse québécoise : l'utilisateur se retrouve cerné. "L'univers entier semble devenir antiféministe", analyse Mélissa Blais.
Des jeunes radicalisés que les autorités surveillent
Fouad Saanadi, cofondateur du Centre d'action et de prévention contre la radicalisation des individus (Capri), est régulièrement contacté par des parents qui "s'inquiètent de voir leur fils suivre Andrew Tate", rapporte-t-il, en référence au sulfureux influenceur britannico-américain. Le Capri, créé à Bordeaux après les attentats de 2015 pour lutter contre la radicalisation islamiste, accompagne depuis quelques années des jeunes radicalisés masculinistes. Le centre travaille notamment avec des psychologues spécialisés sur ces sujets et il peut être saisi par des animateurs de centres sociaux et des éducateurs en foyers.
"On intervient dès les premiers signaux faibles et on essaye d'accompagner le jeune vers la déradicalisation. Si on estime qu'il y a un risque de passage à l'acte, on confie tout de suite son cas aux autorités", précise le co-fondateur du Capri.
Pour la première fois, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi le 2 juillet dernier d'un projet d'attaque au motif exclusivement masculiniste. Timoty G., 18 ans, étudiant en classe préparatoire de chimie, a été interpellé à Saint-Etienne en possession de deux couteaux : il est suspecté d'avoir voulu s'en prendre à des femmes au sein de son lycée. Ce jeune majeur au casier vierge, bien inséré socialement, a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste. Le ministre de la Justice d'alors, Gérald Darmanin, a rappelé qu'un projet d'attaque du même type avait déjà été déjoué en mai 2024, pendant le relais de la flamme olympique à Bordeaux. Le suspect, Alex G., né en 1998, se réclamait, comme Timoty G., de la mouvance "Incel", abréviation anglophone de "célibataires involontaires", désignant une branche particulièrement radicale et violente du masculinisme.
Cette mouvance inquiète les autorités : aux Etats-Unis, elle est suivie de près par le FBI ; en France, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) possède "un bureau de suivi des masculinistes, des 'incel' comme il y en a pour l'ultradroite, l'ultragauche, les islamistes radicaux". Ses membres "s'estiment désavantagés génétiquement, n'ayant pas, selon eux, les caractéristiques du mâle alpha, et veulent se venger des femmes qui refusent d'avoir une sexualité avec eux", résume Mélissa Blais. Aux Etats-Unis, Elliot Rodger, auteur d'une tuerie à Santa Barbara (Californie) en mai 2014 ayant fait six morts, se revendiquait des "Incels". De même pour Alek Minassian, qui a tué dix personnes à Toronto (Canada) en avril 2018.
Une jeunesse qui devrait être mieux informée
Comment faire en sorte de ne pas arriver à de telles extrémités ? La fondatrice de l'association féministe En avant toute(s), estime qu'il faut surtout proposer un contre discours à la jeunesse. "On peut réguler les plateformes, faire du punitif, bloquer les contenus masculinistes, mais on doit surtout apporter une information intelligente et égalitaire en ligne aux ados. Sinon, ils iront toujours s'informer ailleurs", pointe-t-elle, estimant que "les pensées masculinistes ont du succès car elles comblent un vide".
Elle observe une nette augmentation "depuis trois ou quatre ans" de la fréquentation des garçons sur le chat de l'association, précisant qu'"ils viennent pour des questions sur leur vie amoureuse, affective et sexuelle". Car à l'école, les cours d'éducation à la sexualité n'ont que très peu été dispensés ces dernières années. En 2023, seuls 15% des adolescents âgés de 15 à 24 ans déclaraient avoir bénéficié de plus de six séances d'éducation sexuelle dans leur scolarité, alors que 75% des jeunes disent vouloir être mieux informés et accompagnés dans le début de leur vie affective et sexuelle, selon une enquête Ifop. Ynaée Benaben milite pour que ce travail soit confié à des intervenants "dont c'est le métier". Sans compter que les psychologues et infirmiers scolaires, en sous-effectifs chroniques, n'ont pas le temps de s'y consacrer comme ils le devraient.
Zoé Roszak, psychologue au centre médico-psychologique de Créteil (Val-de-Marne), déplore ce manque de professionnels du soin psychique dans les collèges et lycées. "On se retrouve avec des ados qui arrivent à 16 ans avec des difficultés massives depuis des années, qui n'ont pas été repérés, car ils n'en parlent pas, avec des parents parfois dans le déni", relève-t-elle. Or, une prise en charge précoce de la santé mentale des adolescents pourrait sans doute éviter de dramatiques passages à l'acte, comme à Nogent (Haute-Marne), où un collégien de 14 ans a mortellement poignardé une surveillante. Il a expliqué avoir voulu tuer une assistante d'éducation, "n'importe laquelle", selon le procureur de Chaumont, qui a tout de même établi un possible lien avec le fait d'avoir été "sermonné par une [autre] surveillante" trois jours avant, "alors qu'il embrassait sa petite amie".
Pour Laure Westphal, psychologue clinicienne et enseignante à Sciences Po, spécialiste des mouvements de radicalisation, cet assassinat n'a pas été suffisamment pensé comme "un acte de violence genré, visant spécifiquement une femme". D'autant, souligne-t-elle, que l'adolescent "est passé à l'acte non pas contre la surveillante qui l'avait récriminé, mais contre n'importe quelle surveillante, symbole d'autorité féminine dans son collège". Elle fait l'hypothèse que l'engouement masculiniste "va continuer à s'accentuer, surtout si le contexte politique continue de pencher à l'extrême droite". "Il va falloir rester extrêmement vigilant", prévient-elle.
Ce que TikTok révèle de nos vulnérabilités numériques
TikTok concentre les logiques les plus puissantes du numérique contemporain : captation algorithmique, personnalisation affective, exposition identitaire et désintermédiation éducative. Il est désormais important de comprendre comment il agit, ce qu’il transforme et ce que ces transformations révèlent de nos propres vulnérabilités affectives.
Loin des approches moralisantes ou strictement réglementaires, il s'agit de repenser la question autrement : comment armer les jeunes cognitivement, socialement et symboliquement face à ces environnements ?
Les premiers diagnostics sont posés. Les effets sont visibles. Mais les concepts pour penser TikTok à sa juste mesure restent encore à construire.
