A Montbrison, libertés d’expression et de manifester menacées : pétition

Photo du journal Le Progrès (Cécile Verrier)

Lors des manifestations "Bloquons tout !" qui se sont déroulées partout en France le 10 septembre dernier, celle - pacifique et familiale - de Montbrison a fait l'objet d'une répression totalement disproportionnée : gaz lacrymogène, amendes et interpellations dont trois gardes à vue.

Ci-dessous une pétition est à signer, une lettre ouverte de participant.es à la manifestation qui a été envoyée à la préfète de la Loire, et le communiqué de la LDH.

Alors que le principe de liberté de manifester est un droit fondamental inscrit dans la loi depuis 1884 et un principe constitutionnel français, la répression envers toute manifestation de contestation ne fait que s'accentuer partout ! Et même dans les petites villes aux manifestations tranquilles...

Ce fut le cas lors des manifestations du 10 septembre dernier (usage disproportionné de la force par les forces de l'ordre, 3 interpellations, des gardes à vue pour des motifs non établis, amendes, usage de gaz lacrymogènes), puis lors des manifestations de soutien à la cause palestinienne à Montbrison en octobre 2025.

Face à une actualité terrifiante, dans le contexte d'un génocide avéré à Gaza, du kidnapping par l'armée israélienne de la flotille de la Liberté empêchée de briser le blocus illégal de Gaza, et du silence complice de nos gouvernants, des militants et citoyens ont spontanément voulu protester et interpeller leurs semblables, en se réunissant plusieurs soirs de suite sur un rond-point à l'entrée de Montbrison.

Bel élan de solidarité, pacifique, déterminé et recevant nombre de soutiens de la part des automobilistes et passants !

Mais très vite, des tentatives d'intimidation ont eu lieu de la part des forces de l'ordre tels que : contrôles d'identité, intimidations verbales "vous êtes filmés", "rentrez chez vous", "vous n 'avez pas le droit !" ou "attention, je peux vous embarquer pour outrage à.... !", quand on répondait "c'est faux, manifester sans déclaration préalable n'est pas illégal" (Cass. crim 8 juin 2022), c'est-à-dire quand on défendait le droit de manifester en leur demandant de nous apporter la preuve !

L'officier de police judiciaire n'a pu que nous  fournir un arrêté municipal totalement inadéquat ! Jusqu'à une tentative de disperser le rassemblement à laquelle nous n'avons pas cédé car sans aucun risque de trouble à l'ordre public.

L'affaire ne s'est pas arrêtée là. La suite a consisté en la convocation d'une participante, la venue de gendarmes à son domicile, au motif "participation au rassemblement de la veille", suivie d'une autre venue de gendarmes chez une militante qui a soutenu la première au commissariat, pour une audience libre en vue d'une enquête pour "organisation d'une manifestation non déclarée".

Ces méthodes se voulaient clairement intimidantes (venue au domicile à 20h, menaces à peine voilées "pour vous intimider, nous avons des moyens bien plus forts !") et totalement illégales (contraindre à la signature de la convocation en refusant de lire le motif).

L'enquête s'est terminée par la convocation de la présidente de l'association Solidarité Forez Palestine (à la demande de Madame la préfète). Affaire classée sans suite, apparemment !

Nous refusons toutefois de minimiser cette séquence car nous souhaitons avertir celles et ceux qui sont moins aguerris et qui peuvent être pris dans cet engrenage répressif.

Nous dénonçons ces pratiques des forces de l'ordre qui constituent de graves ingérences dans l'exercice des libertés d'aller et venir, de réunion et d'expression qui sont garanties par la Convention Européenne des Droits de l'Homme et par la Constitution française.

Nous savons que ces tentatives d'intimidation et répression de toute contestation sont fondées sur des décisions politiques.

Nous refusons de laisser piétiner nos libertés fondamentales telles la liberté de manifester permettant d'exprimer publiquement un désaccord pacifiquement, sans trouble à l'ordre public et parfois spontanément quand l'urgence l'exige. 

Nous souhaitons ainsi rappeler que participer à une manifestation sans l'avoir préalablement déclaré n'est en rien illégal et ne saurait signifier le risque d'être poursuivi, fiché voire condamné pénalement comme financièrement.

Nous dénonçons l'usage disproportionné de la force par les forces de l'ordre et nous soutenons les trois interpellés lors de la manif du 10 septembre ainsi que l'association Solidarité Forez Palestine.

Le droit de manifester doit être protégé. Plus que jamais, la résistance civique et non-violente s'impose pour préserver les valeurs essentielles de notre vivre-ensemble et construire un modèle de société plus démocratique et plus juste.

Nous invitons chacune, chacun, citoyens et associations, à apporter son soutien à cette démarche de médiatisation .

Collectif de citoyens et d'associations montbrisonnaises