Réunion publique contre le SNU mercredi 22 mars

Le mercredi 22 mars à 20h, le collectif antimilitariste stéphanois organise une réunion publique à la Cale, 16 rue Royet autour de la question du Service National Universel (SNU). L'armement militaire et les technologies sécuritaires étant les deux têtes d'une même hydre, nous partageons ici l'information et le texte de l'évènement publié sur le Numéro Zéro.

« Depuis 2019, l’État expérimente le Service National Universel (SNU).Il devrait progressivement devenir obligatoire et concerner tous les jeunes entre 15 et 16 ans. Sa phase obligatoire durerait 15 jours en internat avec un uniforme, un encadrement militaire et civil, le réveil à 6h30, le salut au drapeau, le parcours du combattant, et déjà des brimades qui rappellent le défunt service militaire et serait prolongé de 84h de « mission d’intérêt général ».

Le mercredi 22 mars à 20h. Le collectif antimilitariste stéphanois vous invite à une réunion publique à la Cale, 16 rue Royet.

Pour causer du Service National Universel dont l’obligation sera testée dans quelques départements avec une probable généralisation. Le gouvernement a l’air de galérer dans sa com (des fuites dans les médias, de fréquents changements de projet, etc..) mais le SNU dans sa phase non obligatoire est toujours là, on voit dans quelques lycées des affiches de recrutement.

Retrouvons nous pour faire le point ensemble et nous mobiliser contre ce retour en force de l’embrigadement de la jeunesse, de l’apprentissage de l’obéissance aveugle au nom de « l’engagement », de la « citoyenneté », et de la « mixité sociale ». Car bien-sûr les donneurs d’ordre tentent d’embaumer, dans une rhétorique détournée et perverse, ce qui se révèle bien être une volonté de mise au pas d’une population pas assez docile à leur goût !

Par le formatage des cerveaux ils veulent créer le consentement et l’adhésion à un « esprit de défense ». Par une manœuvre habile de banalisation du rôle de l’armée ils désirent « renforcer le lien [avec] la jeunesse » afin de « contribuer au développement de la cohésion nationale ». Par la mise en place d’une propagande indécente et ciblée, ils affinent leur stratégie d’enrôlement et d’assujettissement.Engagez-vous… mais comme on vous l’impose. Voici ce que les garants du pouvoir proposent : Marche et ferme-la ! En un mot l’asservissement ! Mais qu’ils s’y fassent, la jeunesse s’engage déjà ! 

Or, quand les jeunes s’engagent pour l’écologie ce sont des terroristes, quand ils et elles s’engagent contre la précarité et le droit au logement, une loi anti-squat est votée, facilitant l’expulsion des locataires en retard de loyer. Quand ils et elles s’engagent contre toutes formes de discrimination, et pour une redistribution égalitaire des richesses produites, ou encore dans la lutte contre la réforme des retraites, l’état leur réserve un avenir tout tracé sous l’égide de la mise au labeur, du devoir patriotique et de la surveillance généralisée !  

On l’a bien compris, c’est le retour de l’armée au premier plan de la vie sociale. C’est l’ordre militaire qui se rapproche d’une jeunesse qu’il croit désorientée et accrochée à un futur sans avenir… Ce qu’il lui faudrait, c’est une bonne guerre !

Et pour tout cela ils mettent le paquet, quitte à continuer de façon méthodique le démantèlement des services publics et de l’appareil social. Car l’un ne va pas sans l’autre !

Comme tous les capitalistes conséquents, Macron considère que les travailleurs et travailleuses ne bossent pas assez ! L’État qu’il dirige avec ses laquais veut faire des économies partout. On a vu ce que cela a donné avec l’hôpital, la santé, les transports, l’éducation. (Le SNU est piloté conjointement par le ministère de l’éducation nationale et celui des armées, qui le financera ?)

L’État ne veut plus combler le déficit des caisses de retraites (12 milliards en 2027…) où l’argent manque à cause des exonérations patronales et le recul des cotisations dû au chômage, à la précarité, aux inégalités salariales hommes-femmes…

Cependant, qu’advient-il des 150 milliards d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises ?

Cependant, qu’en est-il des orientations belliqueuses de Macron qui vient d’annoncer une hausse hallucinante du budget des armées : 413 milliards € sur 2024-2030 ? (budget qui était déjà passé de 32,3 milliards € en 2017 à 43,9 milliards € en 2023).

Nous faisons le constat que la solution étatique ne nous sort pas du capitalisme, mais au contraire nous y enferme. Nous faisons le constat que le capitalisme et l’État se régénèrent, se confortent et se renforcent dans les velléités guerrières.  

Jeunes et moins jeunes, paraitrait-il que tu n’aies plus d’avenir, alors empoigne le présent et serre bien les poings pour qu’on ne vienne pas t’y mettre un fusil, ou tout autre instrument de la pénitence économique. « Être prêt », « se faire confiance », « suivre son ambition » ça n’a jamais voulu dire « marcher au pas cadencé pour aller se faire tuer » ou bien « suivre les ordres de son supérieur, qui suit les ordres de son supérieur, qui suit les ordres de Macron, chef des armées ». 

La course aux armements, la guerre, le bagne salarial, une retraite misérable, voilà leur monde. Ce n’est pas le nôtre, cela ne doit pas être le nôtre ! 

A BAS L’ARMÉE, VIVE L’AMITIÉ ! 

A BAS LA GUERRE, VIVE LA LUTTE ! »

Article paru sur le Numéro zéro : https://lenumerozero.info/Reunion-publique-contre-le-SNU-6136

En complément

20h de France 2 du 08/02/2023 sur la relance de l'industrie de l'armement dans la Loire