Electricité : le point sur la hausse des taxes (dont celle imposée aux sans Linky)

Depuis plusieurs mois il est annoncé une baisse des prix réglementés ... conjuguée avec la hausse de certaines taxes, dont celle imposée aux "sans Linky" à partir d'août 2025.

L'association Robin des toits, après analyse de la délibération de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) y note que, sur demande, Enedis devra faire une relève à pied annuelle, et que les compteurs autres que Linky devront être maintenus en l'état plutôt que remplacés par un Linky.

L'Etat profite de la baisse du prix de l'électricité (voir plus bas) pour augmenter les taxes :

  • par le biais du TURPE (Tarif d'Utilisation des Réseaux Publics d'Electricité) : augmentation de 7,7% sur le tarif de distribution au 1e février 2025 (pour tous les usagers : ceux émargeant au tarif régulé comme ceux s'approvisionnant sur le marché libre)
  • la fin du "bouclier tarifaire" au 1e février a permis une hausse de l'accise (ex-TICFE/CSPE, autre taxe), qui est passée de 21€ le MWh à 33,70€
  • au 1e août 2025, la TVA sur l’abonnement (partie fixe) passera du taux réduit de 5,5% (appliqué sur les abonnements ≤ 36 kVA) au taux de 20% (d'après la Loi de Finances 2025). 

La délibération de la CRE du 4 février 2025 fixe de nouvelles règles applicables au 1e août 2025 :

  • taxation - sans possibilité d'y déroger - de 38,88 € par an (soit 3,24 € par mois ou 6,48 € tous les deux mois)
  • taxation conditionnelle en plus de 24,84 € par an (2,07 € par mois ou 4, 14 € tous les deux mois) "si les usagers ne transmettent pas eux-mêmes leur relevé de consommation ou s’ils ne planifient pas un rendez-vous de relève".

La taxe conditionnelle peut être supprimée en déclarant sa consommation (selon la procédure vue dans la fiche plus haut). L'association Robin des toits note, dans la délibération de la CRE du 4 février 2025 (p.128, 129), qu'à la demande de l’usager et après prise d'un rendez-vous, Enedis devra faire une relève à pied par année (qui ne sera pas facturée), et qui pourra se substituer à l’obligation de transmettre vos relevés au moins une fois par an.

Ces taxations sont à relativiser face aux contraintes qu'impose le Linky à ses "heureux" détenteurs (ondes, télécommande à distance de son installation par Enedis, surveillance, changement de prix instantané...) !

Au 1e février 2025, le tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE) a baissé de 15 %. Cela a concerné 70 % des ménages français (ceux soumis au "tarif bleu" d'EDF, actuellement 60% des ménages soit 20,4 millions, ou ceux indexés sur ce tarif, environ 4 millions).

C'est une baisse bienvenue (la plus importante depuis 2015) après des mois de hausse vertigineuse des factures énergétiques. Mais en fait très tardive par rapport à celle des cours sur le marché de l'électricité, en forte baisse depuis août 2022.

Cette refonte n'interviendra qu'au 1e novembre 2025. Elle concerne 15 millions de foyer, qui peuvent bénéficier de tarifs plus bas (heures creuses), principalement la nuit. C’est Enedis, le gestionnaire du réseau, qui fixe les horaires dans chaque localité. Divers scénarii sont examinés dans une annexe de la délibération de la CRE.

Enedis cherche à s’adapter à l’essor de la production d’électricité solaire. Les jours ensoleillés notamment, la production d’électricité photovoltaïque est abondante de 11 à 16 h), où justement la consommation est faible, les habitants étant le plus souvent au travail. Les cours du kWh sur les marchés chutent à ces heures jusqu'à basculer dans le négatif (au premier semestre 2024, la France a connu 233 h de prix négatifs selon Enedis).

Donc on n'est pas dans la prise en compte de l'intérêt des usagers (ce que voudrait faire croire la CRE) mais dans une histoire de gros sous, Enedis cherchant juste à inciter les particuliers à placer leurs consommations programmables sur ces plages horaires. Le nombre d’heures creuses resterait plafonné à 8 par jour (5 heures minimum de 23 h à 7 h du matin, les 3 heures maximum restantes étant placées entre 11 et 17 h).

En résumé, celui-ci confirme ce que nous pouvons dire depuis de longues années :

  • au prix d'un investissement démesuré et si peu écologique, Enedis y a gagné un outil de surveillance et de commande à distance des installations des usagers
  • ces usagers paient l'intégralité du surcoût, sont surfacturés sans aucune économie réalisée sur la consommation et bénéficient, par contre, de la pollution engendrée par l'électrosmog ainsi produit...

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