"Robots-tueurs" : 164 Etats votent contre

Alors qu'on ne cesse de nous vanter les prouesses de l'"intelligence artificielle" personnelle (type ChatGPT) ou de celle utilisée pour la santé... d'autres applications bien plus dangereuses sont déployées par exemple dans les systèmes sociaux et, bien sûr, dans l'armement. Ainsi la guerre contre Gaza utilise à haute dose de l'IA qui se révèle très meurtrière car elle sert surtout à multiplier les cibles.

Mais l'étape suivante, ce sont ces robots-tueurs déjà développés par plusieurs Etats (dont Israël), soit des armes totalement autonomes pour tuer. Une campagne internationale Stop Killer Robots a été lançée depuis plusieurs années pour faire pression sur les Etats, ou sur l'Union Européenne qui, pour la répression des migrants, a financé plusieurs programmes pour développer ce type d'armes.

A l'initiative de l'Autriche, l'ONU vient de voter le 1e novembre 2023 la résolution L.56 (164 États pour, 5 contre et 8 abstentions). Elle constate les "sérieux défis et préoccupations [des] nouvelles applications technologiques dans le domaine militaire, y compris celles liées à l'intelligence artificielle", qui doivent recevoir des réponses humanitaires, juridiques, sécuritaires, technologiques et éthiques. Le texte exprime les inquiétudes quant aux "conséquences négatives possibles et à l’impact des systèmes d’armes autonomes sur la sécurité mondiale et la stabilité régionale et internationale, y compris le risque d’une course aux armements émergente, abaissant le seuil des conflits et de la prolifération, y compris pour les acteurs non étatiques".

La résolution demande au Secrétaire général de l'ONU de préparer un rapport reflétant les points de vue des États membres et observateurs, dont les organisations internationales et régionales, le Comité international de la Croix-Rouge, la société civile, la communauté scientifique et l'industrie.

La résolution décide également que l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale de l'ONU devra inclure un point intitulé "Systèmes d'armes létaux autonomes".

Donc pas une interdiction pure et simple, mais une pression exercée sur les quelques Etats qui ont déjà investi ces technologies, de façon clandestine le plus souvent...

Vidéo de l'Observatoire des armements