Manif prévue à Saint Etienne ce 30 mars à l'appel de nombreuses organisations
Après des semaines de tergiversation, de veto des Etats-Unis (qui se sont cette fois abstenus, une première historique), une résolution aboutit, enfin, ce 25 mars 2024.
Reste bien sûr, à arrêter cette guerre, à mettre fin au génocide à Gaza.
Ce texte a été proposé par des pays non membres du Conseil de sécurité de l'ONU, Algérie, Équateur, Japon, Guyana, Malte, Mozambique, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Suisse, ce qui esquisse une nouvelle logique de relations internationales moins marquée par les "grandes puissances" et plus portée vers la recherche de paix.
Cela rejoint la saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) par l'Afrique du sud qui a abouti à l'ordonnance du 26 janvier 2024 (qui évoquait un "risque" de génocide et qui intimait à Israël de ne pas commettre d’actes génocidaires), et qui entraîne une nouvelle ordonnance du 28 mars qui enjoint Israël d’empêcher la famine en garantissant la founiture d’eau et de nourriture à la population de Gaza. Certes, pendant 75 ans, Israël n'a jamais respecté les décisions de la justice internationale. Mais ce premier abandon par les Etats-Unis de leur soutien inconditionnel est-il l'amorce d'un changement d'époque ?
Texte du projet de résolution (S/2024/254)
Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,
Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne,
Demandant de nouveau à toutes les parties au conflit d’adhérer aux obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits humains et, à cet égard, déplorant toutes les attaques perpétrées contre des civils et des biens de caractère civil ainsi que tous les actes de violence et d’hostilité contre des civils et tous les actes de terrorisme, et rappelant que les prises d’otages sont prohibées par le droit international,
Se déclarant profondément préoccupé par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza,
Prenant note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis d’Amérique et le Qatar, visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire,
1. Exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable, exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent;
2. Insiste sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza et exige à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle, conformément au droit international humanitaire et aux résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023);
3. Décide de rester activement saisi de la question.
Pour Amnesty International, cette résolution de l’ONU doit ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable pour atténuer les souffrances massives à Gaza :
"Les autorités israéliennes doivent immédiatement mettre fin à leur campagne brutale de bombardements à Gaza et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Les otages civils doivent être libérés immédiatement. Tous les Palestiniens et Palestiniennes détenus arbitrairement dans des prisons israéliennes, y compris les civil·e·s de Gaza, doivent également être libérés."
"À Gaza, les Palestiniens et Palestiniennes risquent d’être victimes d’un génocide. En effet, plus de 32 000 personnes ont déjà été tuées, les enfants meurent de faim alors qu’une famine orchestrée par Israël est imminente, et de vastes pans de la bande de Gaza sont devenus inhabitables en raison de la campagne brutale de bombardements d’Israël."
"Cette résolution doit s’accompagner d’un changement au niveau de la pression politique, notamment par le biais d’un embargo immédiat et complet sur les armes, afin de mener à un arrêt permanent des combats et de changer à plus long terme la difficile situation sur le terrain à Gaza."
Amnesty insiste aussi sur la nécessité que les États-Unis suspendent les transferts d’armes vers Israël. On peut y inclure la France (le site Disclose vient de révéler qu'elle avait livré dernièrement des composants pour mitrailleuses).
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2 réponses sur « Gaza : résolution de l'ONU pour un cesser le feu immédiat, enfin ! »
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