Dans les "Techno-luttes" (titre d’un livre de Nicolas Celnik et Fabien Benoit [que nous avons invité le 30/11/2022]) sont présentées des luttes ponctuelles, souvent locales, et d’autres de long court, dans un espace national. La plus emblématique est celle contre le Linky, sur tout le territoire français, commencée dès 2015 et non achevée à ce jour.
Une lettre ouverte aux Représentantes et Représentants de la Nation d’avril 2024 rappelle les objections faites à l’imposition de ce dispositif de comptage "communicant" de la consommation électrique, très intrusif et nocif.
Les industriels qui mettent en œuvre les deux autres outils similaires pour le gaz (Gazpar, de GRDF) et pour les compteurs d’eau (nom variable selon la compagnie) ont compris : ils reconnaissent un droit d’opposition aux usagers (si on le leur demande expressément ! Ils installent alors un dispositif électromécanique).
Pour l’électricité, Enedis (filiale d’EDF) et l’État continuent la répression
- en refusant les demandes pour la dépose ou la non installation de Linky, et obligeant à nombre de procès
- en tentant une surtaxation discriminatoire de ceux qui n’ont pas de Linky : 10 % environ du total des compteurs installés, soit près de 3,5 millions des foyers (d’après Enedis) !
Une première tentative, en janvier 2023, prévoyait une taxe si on ne déclarait pas sa consommation par téléphone ou sur Internet (voir fiche pour aider à cette déclaration en bas de l'article). L’ensemble des contestataires s‘est plié à cette procédure et a évité la taxe.
Enedis tente actuellement une deuxième surtaxation, qui serait cette fois-ci incontournable pour ceux qui n’ont pas de Linky : elle serait d’environ 64 € annuels (soit 5,33 € par mois), prélevable à partir de la mi 2025.
Cependant, d’après Me Boda, l’avocat des actions nationales engagées par les collectifs contre ces dispositions, il faudrait une nouvelle délibération de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie, présidée actuellement par la macroniste Emmanuelle Wargon…).
Cette taxation, annoncée partout, n’est donc pas certaine !
Diverses actualités nous confortent dans le refus du Linky
1° Enedis se sert de plus en plus du Linky comme télécommande à distance des installations privées au détriment des usagers : ainsi pour les coupures ou les réductions de puissance imposées autoritairement à ceux qui ne peuvent pas payer (les précaires énergétiques, de plus en plus nombreux).
Alors que, précédemment, Enedis devait respecter la trêve hivernale légale (du 1e novembre 2024 au 31 mars 2025 pour la prochaine) pendant laquelle elle ne pouvait pas couper le courant même en cas d'impayés, un décret du 26 février 2023 lui permet désormais de réduire la puissance délivrée à seulement 1 kVa (suffisant pour l'éclairage, mais pas pour une douche chaude ou le chauffage !).
Cela est possible par le seul Linky qui permet cette réduction à distance !
2° ... pour les réductions autoritaires en cas d'insuffisance de production : voir le communiqué des collectifs
3° Comme nous l'avons constaté à de multiples reprises, le compteur Linky surfacture au détriment des usagers ! L'association Que Choisir, pourtant chaude partisane du Linky car, d'après elle, il permettrait un suivi précis de sa consommation, doit constater une série de dysfonctionnements de cet appareil très fragile (problèmes avec l’index, ou problèmes techniques ou plus généraux de facturation) pour lesquels elle détaille les possibilités de recours, très complexes...
... Il vallait mieux refuser le Linky !
4° Enedis se rend compte que son Linky est très largement piratable, et entraînerait des milliers de fraudes, qui se multiplient ! Elle menace de poursuites, jusqu'à 10 ans de prison...
... à jeter ?
Fiche pour aider à la déclaration de sa consommation à Enedis