Notre collectif était présent à la marche du samedi 23 septembre contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques pour dénoncer la surveillance et le déploiement de la vidéosurveillance automatisée avec la loi JO 2024, une mesure à la fois répressive, discriminatoire et dangereuse pour nos libertés !
La violence et le racisme à l’encontre des quartiers populaires se retrouve dans la surveillance renforcée qui se déploie dans ces quartiers, que ce soit par les multiples contrôles au faciès, ou par le déploiement d’outils de surveillance, comme les micros qui ont failli être implantés dans le quartier Beaubrun.
Voir notre article : En 2019, à Sainté, contre les micros dans nos rues (Serenicity)
La Loi LOPMI a doublé la présence des policiers et gendarmes sur le terrain, avec 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans les zones rurales et périurbaines, dont font parti majoritairement les quartiers populaires.
Les JO 2024 ont entraîné un « nettoyage » de la Seine Saint Denis. Les travaux engagés (« villages olympiques, échangeurs autoroutiers, etc) se font sans consultation des habitants du quartier.
Or, ces travaux ont entraîné : une privatisation des piscines, la destruction de jardins ouvriers, l'expulsion d’un foyer de migrants ADEF, la réduction du nombre de logements sociaux, la réquisitions de logements étudiants, la construction de bureaux provoquant une hausse des prix de l’immobilier… Autant d'opérations qui se font au détriment des quartiers populaires au profit de la venue d’une population plus aisée et qui risquent, par ailleurs, de mettre en place un projet de smart-city !
« La SOLIDEO ne communique que de manière ciblée, notamment aux investisseurs, sur le fait que le Village Olympique et Para-lympique sera conçu comme une « smart city », ville connectée qui engendre des questionnements sociétaux et de durabilité énergétique.»
« SACCAGE 2024 », Petite encyclopédie de l’héritage à venir en Seine-Saint-Denis Un recensement effectué par des Associations et des Collectifs Citoyens Janvier 2021
C’est la raison pour laquelle un collectif d’habitant·es de Seine-Saint-Denis s'est constitué, celui-ci lutte depuis plus de trois ans contre les saccages sociaux, écologiques, démocratiques provoqués par les JO : https://saccage2024.noblogs.org/
Ce collectif est venu à Saint-Étienne en janvier 2023 faire une présentation/discussion de cette loi, alors encore en projet.
La loi JO 2024 a également autorisé l'expérimentation de la vidéosurveillance "augmentée" : lors de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux olympiques 2024. La Seine Saint-Denis va se retrouver dotée de 400 caméras équipées d’ici 2024.
Dans notre région, ce sont 129 gares SCNCF qui vont être progressivement dotées de la vidéosurveillance automatisée. La question est de savoir quand celle-ci va se déployer dans la ville…
Des dizaines d’organisations, parmi lesquelles Human Rights Watch, ont adressé une lettre publique aux députés, les alertant sur le fait que les nouvelles dispositions créent un précédent inquiétant de surveillance injustifiée et disproportionnée dans les espaces publics, et menacent les droits fondamentaux, tels que le droit à la vie privée, la liberté de réunion et d'association, et le droit à la non-discrimination.
Le 12 août 2023, le collectif de supporters ultras Paris, a déployée une banderole lors du match Paris-Lorient au Parc des Princes pour dénoncer la loi JO2024 et son arsenal sécuritaire.
Dimanche 24 septembre sur France 3, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a reconnu à demi-mots que la surveillance automatisée serait maintenue au-delà des JO2024 si celle-ci faisait ses preuves :
«Si ça fait ses preuves et entouré des garanties […] les français attendent de nous qu’on agisse pour leur sécurité et qu’on fasse usage des moyens nouveaux, y compris numériques, pour favoriser cette sécurité.»
Voir l'article du média Contre attaque : La surveillance avec Intelligence Artificielle maintenue après les Jeux Olympiques
Il est plus que jamais urgent de nous mobiliser contre la loi JO2024 contre la répression, les discriminations, et pour défendre nos libertés d'aller et venir et de manifester, au national, mais aussi à Saint-Étienne !
Notre ville allant accueillir une partie des épreuves, elle va faire les frais de ce dispositif sécuritaire.
Il semblerait que la région Auvergnes-Rhônes Alpes ait également officialisé sa candidature aux Jeux d’hiver 2030, sans attendre le succès ou l’échec des JO2024.
Le collectif Saccages2024 et près de 50 signataires, réclament un référendum autour de la candidature des Alpes françaises aux JOP d’hiver 2030 dans une tribune qui vient d'être publiée dans un article du Monde.
C'est pourquoi nous avons participé le 23 septembre à cette marche contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques et que nous continuerons de nous mobiliser contre la loi JO2024.
"Pas de justice pas de paix !"
STOP à la VSA et à la reconnaissance faciale,
Non à la loi JO2024 !
En complément
Notre intervention radio dans l'émission de la Machine à découdre sur la loi sécurité globale
Loi LOPMI, surveiller et punir